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Sur le terrain, d’un océan à l’autre : un mois passé à apprendre sur la manière de bâtir de meilleurs systèmes de soins

À l’Institut du savoir, nous apprenons en établissant des liens durables dans l’ensemble du secteur. Au cours du mois dernier, notre équipe s’est jointe à des chefs de file du secteur, à des chercheur.se.s et à des défenseur.e.s lors de trois grandes rencontres, soit le congès du eMental Health International Collaborative (eMHIC), le congrès Questions de substance du CCDUS et le symposium du Modèle ontarien pour l’accès au traitement intensif.

Bien que chaque événement ait porté sur différents aspects de la santé mentale des jeunes et de la santé liée à l’usage de substances, un fil conducteur commun les a tous liés : lorsque nous conjuguons nos efforts dans un but commun, nous créons un espace d’apprentissage qui peut nous propulser. Nous générons des idées que d’autres peuvent remodeler et appliquer à leurs propres communautés et systèmes partout dans la province et au-delà.

Au fil des conversations, des tables rondes et des discussions de couloir, trois points de vue plus approfondis ont émergé et continueront de façonner notre travail dans les mois à venir.

1) Renforcer la résilience numérique signifie préparer les jeunes à naviguer dans un monde en ligne, et non à l’éviter.

Les jeunes d’aujourd’hui évoluent dans un terrain de jeu numérique dont les murs sont invisibles et les règles, changeantes. Les risques ne se résument plus à des genoux écorchés : on parle plutôt d’exclusion, de harcèlement, de préjugés algorithmiques et d’autres défis auxquels les générations précédentes n’ont pas été confrontées. De nombreux jeunes ne disposent pas des conseils ou du soutien nécessaires pour interagir en toute sécurité, ce qui crée un écart croissant entre l’accès à la technologie et la littératie numérique.

Lors du congrès eMHIC de cette année, nous avons échangé des données probantes et des outils pratiques pour aider les praticien.ne.s, les aidant.e.s et les éducateur.ice.s à renforcer la résilience numérique, ce qui permet aux jeunes de s’épanouir dans un monde en ligne en évolution rapide. Notre directeur général, Nicholas Watters, l’a très bien exprimé :

« La résilience numérique, c’est un peu comme enseigner à nos enfants à nager. Ils n’apprendront pas en restant hors de l’eau. Au lieu de cela, on leur apprend à flotter. »

Tout au long de la semaine, cette métaphore a orienté les conversations sur la façon d’aider les jeunes à acquérir les compétences, la confiance en soi et la pensée critique nécessaires pour gérer les risques en ligne tout en saisissant les occasions. Notre rapport intitulé Les jeunes à l’ère numérique : comprendre les risques et promouvoir le bien-être offre des conseils pratiques sur ce sujet.

2) La transformation du système doit se faire avec les jeunes et les familles, pas seulement pour eux.

Lors du symposium du Modèle ontarien pour l’accès au traitement intensif, un message était clair : un changement durable du système nécessite de concevoir des services avec les gens, et pas seulement pour eux. Le traitement intensif est l’un des éléments les plus fragmentés du système de santé mentale pour les jeunes. Les familles font souvent face à des critères d’admissibilité incohérents, à des cheminements peu clairs et à une coordination limitée entre les services, ce qui les rend incertaines quant à la façon d’accéder au soutien et perturbe les transitions.

Le travail du modèle pour l’accès au traitement intensif – de concert avec les normes de qualité du traitement intensif et des niveaux de soins – contribue à combler ces lacunes en fournissant une orientation partagée fondée sur des données probantes. Conçus en collaboration avec les prestataires de soins, les familles et les jeunes, ces outils définissent ce à quoi ressemblent des soins de grande qualité, établissent des cheminements souples tenant compte des traumatismes et favorisent une transition plus fluide.

Le symposium a renforcé un point de vue crucial : lorsque les jeunes et les familles façonnent le système, celui-ci devient plus humain, accessible et efficace.

3) Les données probantes n’ont d’importance que lorsqu’il y a une voie claire vers la mise en œuvre.

Au congrès national Questions de substances du CCDUS, on nous a rappelé que les données probantes seules ne suffisent pas. Un grand nombre de praticien.ne.s ont encore du mal à transposer la recherche en décisions pratiques qui soutiennent les jeunes et les familles.

Le secteur de la santé liée à l’usage de substances se complexifie, avec une acuité croissante, des problèmes de santé mentale qui se chevauchent et d’importantes variations dans les services partout au pays. La norme de qualité sur les niveaux de soins interpelle vivement parce qu’elle traite d’une lacune clé, soit l’absence d’une feuille de route commune pour déterminer le type de soutien dont un.e jeune a besoin, le moment où il ou elle en a besoin et comment les équipes peuvent travailler ensemble.

Contrairement aux approches traditionnelles axées sur les programmes, les niveaux de soins associent l’intensité des services aux buts, aux besoins et à la préparation d’un.e jeune – pas seulement à son diagnostic, à son milieu de vie ou aux programmes disponibles. Poppy, notre gestionnaire de la recherche et des normes, a présenté un exposé sur les niveaux de soins et a communiqué notre vision concernant des normes de qualité qui ne se limitent pas au papier, mais qui guident activement les organismes dans la prestation de soins pertinents, pratiques et de grande qualité.

Kassia, l’une de nos coordonnatrices de la recherche, a fait part des résultats d’une étude que nous avons menée sur la façon dont les organismes communautaires de santé mentale et d’usage de substances des enfants et des jeunes en Ontario mettent en pratique les normes de qualité en matière d’engagement des jeunes et des familles.

Les conversations au congrès Questions de substance ont réaffirmé ce que nous savons déjà : aucun organisme ou secteur ne peut renforcer la santé liée à l’usage de substances des jeunes à lui seul. Le progrès se réalise lorsque les praticien.ne.s, les chercheur.se.s, les décideur.euse.s et les personnes ayant une expérience vécue apprennent, écoutent et évoluent ensemble.

À mesure que nous transmettons ces idées, nous demeurons déterminés à renforcer les relations, à faire progresser les données probantes et à appuyer un système de soins qui est plus connecté, équitable et réceptif aux jeunes et aux familles qui comptent sur lui.